L’œil coquin, le sourire enjôleur, la silhouette fine, Adanowsky n’entretient avec la réalité qu’un lien fugace. Le surréalisme d’Adan Jodorowsky trouve ses racines, comme son ascendance, dans le continent sud-américain, nourri par une éducation cosmopolite qui lui a ouvert l’esprit et les oreilles. Il apprend rapidement à parcourir les touches noires de son piano et s’initie au rhythm&blues et au jazz en absorbant le rock’n’roll dans sa conception primale, celui d’Elvis Presley et Jerry Lee Lewis autant que la mélancolie veloutée de Ray Charles.
Encore adolescent, il est recruté en tant que bassiste au sein des Hellboys, féroce formation de garage punk et participe à de nombreuses aventures musicales, en tant que compositeur, pianiste ou bassiste. Indiscipliné mais pluridisciplinaire, il occupe ses nuits à composer et écrire le matériau initial qui formera le répertoire de son alter ego Adanowsky
Entouré de fines lames tels que Giovanni Mirabassi, Frank Vaillant, Laurent Griffon, Steve Arguelles, Jérôme Goldet, John Handelsman et Yarol Poupaud comme guitariste-réalisateur musical, Adanowsky se forge depuis 2003 une réputation de bête de scène digne de ses héros Wilson Pickett et Sammy Davis Jr., provoquant chez son public, et particulièrement la frange féminine, une frénésie inouïe.
Avec une énergie de fauve et un sens de l’absurde digne des Marx Brothers, Adanowsky fait parler la foudre lors de concerts incendiaires, durant lesquels il déploie les contorsions et les mouvements giratoires qu’il a hérités de James Brown.
Sur disque, la frénésie laisse parfois place à des atmosphères plus intimes. Tel un Tom Waits au sang chilien et mexicain, Adanowsky se laisse emporter, en français autant que dans son espagnol natal, par les ballades vertigineuses (« No », « Yo Soy ») et les poignantes confessions (« Estoy Mal », « Poudre D’Ange »). La fluidité pop des compositions (« L’Idole ») souligne les malicieuses intentions de ses portraits acides (« La Course Des Rats », « Chanteur A Bobos ») et l’amertume des constats humains («Tuez-Vous, Tuez-Vous »). La couleur latine de l’album se retrouve dans la langoureuse valse tragique « El Muerto Vivo » à la sincérité exacerbée qui s’oppose au boléro incestueux de « Maman T’As Pas Fini ».
Adanowsky est rejoint par un autre accoutumé des bars enfumés et des pianos-bastringue, Arthur H, pour crooner en duo « Compagnon Du Ciel », dialogue d’anges débattant sur la nécessité de sauver l’humanité. Et puis, il dévoile sa nature de lubrique sentimental avec « Étoile EÉernelle » rhumba-swing sur laquelle se déchaîne une puissante unité de cuivres. Déjà un showman accompli, Adanowsky dévoile à l’âge de vingt-cinq ans qu’il est désormais un auteur aux textes habiles et un compositeur doué, un sorcier à paillettes toujours à la recherche de l’émerveillement.
Déjà un showman accompli, Adanowsky dévoile à 26 ans qu’il est désormais un auteur aux textes habiles et un compositeur doué, un sorcier à paillettes toujours à la recherche de l’émerveillement.