Depuis ses débuts discographiques en 1997, TANGER n’a cessé de voyager aux confins des genres qui font la musique populaire pour en ramener une matière artistique inédite, insoumise et sensuelle.
A l'origine, le projet grandit au début des années 90 dans l'esprit de Philippe Pigeard qui cherche un "lieu" pour réunir deux grandes passions : la langue française, côté littérature expérimentale (Surréalistes, Grand jeu, Poésie sonore...) et le Rock.
En 1993, il rencontre Christophe Van Huffel et crée alors TANGER avec le désir de formuler une alliance inédite : l’électricité du rock, le souffle convulsif du Free Jazz et des mots qui vont bousculer les structures et le corpus habituel de la chanson francophone.
A l'été 1995, ils découvrent Tanger et avec elle, le Rif Marocain. Le voyage les mène jusqu'à Jajouka, le village reculé des Master Musicians visité en leur temps par Brian Jones et Ornette Coleman. De retour à Paris, forts d'un désir chauffé d'orient et de transe, la première formation stable du groupe s'organise rapidement : autour de la voix et des mots de Philippe, des guitares de Christophe, Didier Perrin (basse), Tolga Arslan (batterie) et Thomas Mouzard (saxophones) apportent des couleurs plus fauves que "rock".
Outre les influences anglo-saxonnes (Velvet Underground, John Coltrane, les Smiths, les Sonic Youth, Soft Machine, Pharoah Sanders, Léonard Cohen, David Sylvian, …) le groupe ne cache pas son admiration pour les alchimistes hexagonaux que sont Serge Gainsbourg, Alain Bashung, Dashiell Hedayat, Kat Onoma…
Entre 1997 et 2003 sur le label Mercury, TANGER sort quatre albums incandescents où la barre est placée chaque fois un peu plus haut par Philippe Pigeard qui conçoit chaque album comme une suite de tableaux ou de séquences formant un ensemble esthétique autonome.
Les thèmes abordés sont ceux qui interrogent la création contemporaine : la mémoire et le désir ("La mémoire Insoluble"), le temps ("Le Détroit"), le spectacle et le music-hall ("L'Amour Fol").
Entre le 1er album éponyme de 1997 et L'Amour Fol (2003), TANGER a bien sûr évolué : sur disque les pièces instrumentales se font plus rares au profit d'un song writing qui s'est affirmé et qui bénéficie d'arrangements luxuriants signés David Witaker (Gainsbourg, Rolling Stones...)
Mais les sommets de pop orchestrale que constituent Oui Peut-Être, Le Petit Soldat ou Barfleur ne doivent pas masquer ce que sont devenus sur scène des titres moins structurés comme L'immodeste Attitude ou Facel Véga, issus des premiers albums et dont chaque interprétation conduit à un embrasement remarquable.
En 2004, c'est la rupture avec Universal et TANGER entame le deuxième tome de ses aventures.
Début 2005, Philippe met en place un protocole de travail pour les compositions à venir. Cinq sessions de huit jours seront organisées sur 18 mois : tous les deux jours, un nouveau morceau devra être composé, enregistré et pré-produit. C'est ainsi que vont peu à peu se dessiner les fondations de cet album qui va bénéficier d'un temps de réalisation bien supérieur à ses quatre prédécesseurs : près de trois ans.
A l'issue des sessions, vingt titres ont vu le jour. Nous sommes à la fin de l'été 2006 et TANGER commence à revenir peu à peu sur scène. Les titres sont ainsi testés live, puis ils retournent en production, etc. Au gré de ces allers et retours, dix titres se détachent qui vont bénéficier d'un processing minutieux.
Pour la première fois TANGER va pendant des mois affiner les compositions et chercher le son de cet album qui cette fois intègre une importante palette électronique.
En avril 2007, TANGER signe un contrat avec MOTORS/ DREYFUS MUSIC et passe l'été à mixer ce cinquième album dont le mastering est réalisé début novembre au studio Abbey Road.
Voir la vidéo du clip « La Fée de la Forêt »