EDITION 2018 - DISPONIBLE EN CD & VINYLE - Champion d’un style, le “be bop”, dont les grands solistes aimaient s’exprimer dans la liberté que leur assuraient les groupes de taille réduite, Dizzy Gillespie, paradoxalement, ne fut jamais plus épanoui qu’à la tête de son grand orchestre. Compositeur lui-même, il en aimait les infinies possibilités dans le domaine des couleurs sonores et des nuances. Meneur d’hommes et animateur sans pareil, il eut la malchance de diriger son propre “big band” à l’époque même, de 1946 à 1949, où la plupart des grandes formations, y compris les plus glorieuses, devaient être dissoutes pour de strictes raisons économiques. L’échec de Dizzy en ce domaine ne fut donc pas artistique. Bien au contraire. Dès ses premiers disques, il avait revigoré une formule qui tendait à sombrer dans la routine. Au cours de la tournée qu’il effectua en 1948, l’extraordinaire vitalité, la fantastique modernité de son explosif big band furent reçues comme un renouveau chargé d’espoir pour les temps à venir. Un demi-siècle après, la tornade n’a rien perdu de sa force et ses tourbillons nous font encore tourner la tête. Au fil des plages de la présente sélection, dont certaines célèbrent les noces et le métissage parfaitement réussi du jazz et des rythmes cubains, nous goûterons les plaisirs capiteux d’un grand art qui avait l’humour de faire croire qu’il ne se prenait pas au sérieux.
Claude Carrière