Marcus Miller a toujours su que ce que les vieux musiciens lui disaient - sur la musique, mais surtout sur la vie - était de la plus haute importance. Et c’est le poids et le sens des mots cachés derrière ces histoires qui sont au coeur de «Tales», le dernier enregistrement , le plus personnel, du bassiste-producteur-compositeur.
Utilisant des enregistrements de phrases prononcées par des grands comme Miles Davis, Billie Holiday, Lester Young et Joe Sample, mixés avec sensibilité et intuition à la musique moderne scintillante, Miller a inventé un mélange expressif qui en lui-même constitue une histoire. Il déclare : «J’ai essayé de faire en sorte que l’album ressemble à une conversation que j’ai entendue toute ma vie, une conversation qui a eu lieu principalement entre des vieux musiciens et moi-même.»
D’après Miller, pendant toute sa carrière, les musiciens lui ont raconté des histoires, et il a écouté. «Ces histoires étaient pour moi tout aussi intéressantes que leur musique; il y a à peu près un an j’ai réalisé que j’en connaissais autant sur eux que sur leur musique» affirme Marcus. «Les musiciens, s’ils ne jouent pas, parlent toujours et on m’a expliqué beaucoup de choses, pas simplement sur la musique mais sur la vie.»
Le musicien commença par se demander comment arriver à faire un album qui refléterait la manière dont les gens ont appris avec le temps. «Comme à une époque reculée en Afrique, les gens ont appris, en écoutant les histoires que leur ont racontées les griots, une tradition qui perdure jusqu’à l’heure actuelle» déclare Miller. «Dans la musique contemporaine, raconter des histoires a pris une telle ampleur que nous en sommes arrivés au point où les jeunes musiciens délaissent la mélodie et passent directement à l’histoire, et c‘est le rap».
Miller a décidé qu’il voulait que cet album, qui vient après le premier album enregistré pour P.R.A Records en 1993, «The Sun Don’t Lie», ressemble à une conversation entre un vieux musicien et un plus jeune, «mais avec moi entre eux, pour traduire» ajoute-t-il. «Je veux montrer, pour ces deux musiciens qui pensent que leur musique est si différente, qu’en fait c’est du pareil au même. Ces histoires, ces contes sont les connexions».
En effet, les conteurs de «Tales» sont les vieux artistes - Young, Holiday, Davis, Sample - mais il y a un effet de mélange dans la musique (elle reflète différentes époques, des années 70 à nos jours) et on a le sentiment que les jeunes écoutent. Marcus déclare «J’ai essayé d’allier l’ancien style de la musique soul au nouveau rythme hip-hop. Ce n’est pas vraiment du rap, mais c’est dans ce genre là. Et au milieu j’ai essayé d’utiliser les années 70 comme connexion, la musique de Innervisions ou Talking Book de Stevie Wonder ou de Earth, Wind and Fire. J’ai toujours associé l’ancienne et la nouvelle musique noire. C’est ce que j’ai voulu faire, et c’est une nouvelle façon de la considérer.»
En effet, c’est l’idée d’une musique non divisée, non compartimentée qui est au coeur de «Tales». Utilisant en proportions égales soul, R&B, hip-hop et jazz moderne, Miller propose 10 originaux et 4 classiques - ‘Strange Fruit’ de Lewis Allen et ‘Visions / Joy Inside My Tears’ de Wonder - qui, tout en étant séduisants et provocants, témoignent de l’unité de la musique noire. Prenez ‘Rush Over’ qui comporte un vocal par l’artiste hip-hop Me’Shell NdegéOcello.
«La façon dont elle parle vous rappelle les Last Poets» poursuit Miller, faisant allusion à la triade des poètes noirs apparus à la fin des années 60. «Et sa voix rappelle celle de Roberta Flack. Et puis il y a un rythme hip-hop et les cuivres de jazz, formant comme un gros sandwich de musique d’origines diverses qu’il est impossible de dissocier.»
Parmi les autres sélections extraordinaires se trouvent la version funky de Lennon-McCartney ‘Come Together’ le solo torride à la guitare de «Eric» de Hiram Bullock, dédié à Eric Gale décédé; le mélange de voix et musique sur ‘The Blues’; ‘Strange Fruit’, mis en relief par la clarinette basse résonante de Miller; et la mélodie simple mais irrésistible de ‘The Geminis’.
L’orchestre de base de Miller - Bernard Wright, synthétiseur; Michael ‘Patches’ Stewart, trompette; Kenny Garrett, saxophone; Poogie Bell, batterie; David ‘The Cat’ Ward, programmeur - est soutenu par les deux conteurs - Bill Cosby, Joe Sample et d’autres voix - et la participation de deux solistes : Hiram Bullock et le saxophoniste Joshua Redman.
« De la première seconde au dernier soupir, un groove ostensible, irrépressible. »
Jazzman
« Marcus Miller est de retour. À l’écoute de ce Tales, on a envie de crier alléluia ! »
VSD
« Quel album ! Pas de doute, Marcus Miller est un mâitre. »
Nice Matin
1.The Blues05:45 (Marcus Miller) Marcus Miller : basse, wurlitzer piano, samples - Bernard Wright : orgue, synthé - Kenny Garrett : saxophone alto - Poogie Bell : batterie - Bill Cosby : voix .
4.True Geminis05:35 (Marcus Miller) Marcus Miller : basse, claviers, clarinette basse, programmtion - Michael 'Patches' Stewart : trompette - Kenny Garrett : saxophone alto - Miles Davis : voix - Joshua Redman : saxophone ténor.
6.Running through my dreams01:27 ( Marcus Miller) Marcus Miller : basse, clavier, flûte africaine, programmation - David 'The Cat' Ward : programmation.
7.Ethiopia05:15 (Marcus Miller) Marcus Miller : guitare, synthé, clarinette basse, programmation - Bernard Wright : marimbas - Michael 'Patches' Stewart : trompette - Kenny Garrett : saxophone alto - Poogie Bell : bartterie.
9.Visions04:48 (Stevie Wonder) Marcus Miller : basse, claviers, clarinette basse, programmation - Michael 'Patches' Stewart : trompette - Kenny Garrett : saxophone alto - Poogie Bell : batterie.
10.Brazilian Rhyme05:01 (Maurice White) Marcus Miller : basse, claviers, programmation - Bernard Wright : synthé - Michael 'Patches' Stewart : trompette - Kenny Garrett : saxophone alto - Poogie Bell : batterie - Lalah Hathaway : chant.
11.Forevermore05:07 (Miller Marcus) Marcus Miller : voix, basse, claviers, programmation - Michael 'Patches' Stewart : trompette - Poogie Bell : batterie - David 'The Cat' Ward : programmtion.
12.Infatuation05:08 (Marcus Miller / Lalah Hathaway) Marcus Miller : basse, claviers, samples, programmtion - BErnard Wright : piano électrique - Kenny Garrett : saxophone alto - David 'The Cat' Ward : programmation - Lalah Hathaway : chant .
13.Tales (Reprise)02:34 (Miller Marcus) Marcus Miller : basse, synthé, programmation - Bernard Wright : clavinet - Michael 'Patches' Stewart : trompette - Kenny Garrett : saxophone alto - Poogie Bell : batterie - Joe Sample : rap.