Paris aura toujours eu un faible pour les jazzmen italiens. Le lyrisme, la sensibilité, le feeling, toutes ces qualités manifestées par les musiciens transalpins touchent au coeur le public parisien, réputé pour l’un des plus exigeants au monde.
Rosario Giuliani s’inscrit pleinement dans cette grande tradition. Steve Grossman, saxophoniste ténor découvert auprès de Miles Davis et aujourd’hui résident en Italie, ne s’y était pas trompé en recommandant le saxophoniste alto à Francis Dreyfus. Son premier album pour le label français, (mais déjà le sixième à son actif) paru en avril 2001, Luggage devait confirmer le diagnostic. Rosario disposait bien du bagage musical propre aux grands voyageurs du jazz.
Lauréat en 1996 du prix Massimo Urbani attribué au meilleur altiste italien, il avait assimilé les apports des géants de l’instrument, Charlie Parker, évidemment, mais aussi Julian " Cannonball " Adderley, Jackie McLean, Art Pepper. Et il ajoutait sa touche personnelle, un mélange de fougue et de romantisme, forgée au cours de dix ans de carrière au sein de grandes formations de studio (par exemple pour des musiques de films d’Ennio Morricone) et à la tête de son propre quartet (Pietro Lussu, piano, Pietro Ciancaglini, basse, Lorenzo Tucci, batterie).
Rosario Giuliani incarne le renouveau du hard bop. Son tempérament a littéralement estomaqué le public parisien qui l’a découvert du 20 au 24 avril 2001 au Sunside. " Rosario ? C’est une boule d’énergie ", aime à dire Francis Dreyfus. Son deuxième album chez Dreyfus Jazz Mr.Dodo , en donne encore de multiples exemples, avec des compositions personnelles telles que September ou Mimi. Rosario, accompagné ici d’une nouvelle rythmique (Dario Rosciglione, basse, et Marcello Di Leonardo, batterie) épaulant Pietro Lussu, fait parler la poudre. Mais le saxophoniste démontre aussi qu’il peut maîtriser son énergie, reprendre son souffle pour s’exprimer avec un lyrisme fluide sur un thème de Michel Petrucciani Home (qu’il a entendu pour la première fois très peu de temps avant l’enregistrement en studio ) ou sur deux autres compositions de sa facture personnelle, Monsieur F.D., coup de chapeau à Francis Dreyfus (« Francis est un père pour moi, musicalement et humainement ») et Francy’s song, thème dédié à l’être aimé délicatement délivré au soprano. Généreux, véloce, mais aussi détendu et lyrique : Rosario Giulani, 35 ans, élargit avec Mr.Dodo sa palette musicale. L’alto prend de la hauteur. La fraîcheur est toujours là et la maturité s’installe. Un cocktail bien frappé à consommer sans modération.
« Une virtuosité incomparable doublée d’un vrai naturel. »
Figaro Magazine
« L’irrépressible tornade est en marche. »
Jazzman
« On écoute avec plaisir ce disque habilement réalisé. »
Jazz Magazine
1.Mr Dodo05:33 (Rosario Giuliani)
2.September05:10 (Rosario Giuliani)
3.Home05:20 (Michel Petrucciani)
4.By night for ever05:53 (Rosario Giuliani)
5.The blessing05:10 (Ornette Coleman)
6.Francy's song05:50 (Rosario Giuliani)
7.Sortie03:38 (Rosario Giuliani)
8.The cover06:29 (Marcello Di Lenoardo)
9.Monsieur F.D.05:18 (Rosario Giuliani)
10.Mimi04:44 (Rosario Giuliani)
11.From the ashes07:08 (Rosario Giuliani)
Rosario Giuliani : saxophone alto, soprano - Pietro Lusso : piano - Dario Rosciglione : contrebasse - Marcello Di Leonardo : batterie