Louis ARMSTRONG
At Symphony Hall
Un début de soirée d'un dimanche d'automne à Boston. Une longue queue devant le vénérable Symphony Hall. Le concert de ce 30 novembre 1947 est donné à guichets fermés. Car, ce soir, les Bostoniens s'apprêtent à vivre un événement : le premier concert chez eux, par le tout nouveau “All Stars” du roi du jazz, Louis Armstrong.
Après une quinzaine d'années passées à la tête d'un grand orchestre, Louis “Satchmo” Armstrong revient à une petite formation assez semblable à celles qui ont développé le style “New Orleans”.
Sont réunis autour de lui, champions de l'improvisation collective et grands solistes polyvalents, Jack Teagarden, tromboniste virtuose rompu au style louisianais, vocaliste nonchalant, très inspiré d'Armstrong dont il va devenir une sorte de partenaire idéal, et le clarinettiste Barney Bigard, instrumentiste prodigieusement fluide et moelleux. Le troisième grand homme du nouveau groupe c'est l'immense Sidney “Big Sid” Catlett, de retour chez Louis après 6 ans d'absence, prince du swing, styliste puissant et novateur – il fut le batteur des tout premiers disques de “bebop” avec Gillespie et Parker – soliste enfin, avant tous les autres. Pour compléter la distribution, deux fidèles, le solide contrebassiste Arvell Shaw, à son poste depuis 1944, et l'imposante Velma Middleton. Au piano, de passage pour une seule année, Dick Cary, bon disciple du grand Earl Hines qui lui succédera en 1948.
Dans ce contexte favorable, Armstrong retrouve une totale liberté, renoue avec les saveurs d'un répertoire néo-orléanais – Royal Garden Blues, Muskrat Ramble, High Society – sans d'ailleurs revendiquer une quelconque pureté de style, et se plaît à faire entendre ses camarades sur des thèmes devenus “standards” du jazz : Bigard sur Tea For Two, Body And Soul et C Jam Blues, Teagarden sur un splendide Stars Fell On Alabama, Sidney Catlett sur Steak Face… Cependant, c'est le génie de Louis qui nous ravit à tous les coups, sa sonorité à nulle autre pareille, son chant bouleversant, son âme mise à nu : à cet égard, Black And Blue nous paraît un moment inoubliable, heureusement préservé par l'enregistrement.
Claude Carrière
1.Mahogany Hall Stomp03:43 (Williams Spencer) Louis Armstrong and The All Stars .
- 2.Black and Blue04:14 (Waller Fats/Brooks Harry/Razaf Andy) Louis Armstrong and The All Stars.
3.Royal Garden Blues05:02 (Williams Clarence/Williams Spencer - Williams Clarence/Williams Spencer) Louis Armstrong and The All Stars.
4.On the sunny side of the street06:50 (Fields Dorothy - McHugh Jimmy) Louis Armstrong and The All Stars.
- 5.Tea for two04:44 (Youmans Vincent/Caesar Irving - Youmans Vincent/Caesar Irving) Louis Armstrong and The All Stars.
6.Since I fell for you04:09 (Johnson Buddy - Johnson Buddy) Louis Armstrong and The All Stars.
7.Body and Soul05:32 (Green John/Eyton Frank - Sour Robert/Heyman Edward) Louis Armstrong and The All Stars.
- 8.Stars fell on Alabama05:19 (Perkins Franck/Parish Mitchell - Perkins Franck/Parish Mitchell) Louis Armstrong and The All Stars.
9.Muskrat Ramble06:16 (Ory Edward) Louis Armstrong and The All Stars.
10.That's my desire04:49 (Kresa Helmy/Loveday Caroll - Kresa Helmy/Loveday Caroll) Louis Armstrong and The All Stars.
11.I cried for you04:36 (Arnheim Gus/Freed Arthur/Lyman Abe - Arnheim Gus/Freed Arthur/Lyman Abe) Louis Armstrong and The All Stars.
12.Baby won't you please come home02:48 (Williams C./Warfield C. - Williams C./Warfield C.) Louis Armstrong and The All Stars.
13.C Jam Blues03:30 (Ellington Duke) Louis Armstrong and The All Stars.
14.High Society03:30 (Piron A.J./Steele P.) Louis Armstrong and The All Stars.
15.Steak Face07:12 (Traditionnel) Louis Armstrong and The All Stars: .
