Tout musicien est un voyageur en puissance. Son oreille lui permet d’élargir l’horizon, d’embrasser le chant du monde. Avant de rencontrer Astor Piazzolla à l’aube des années 80, Richard Galliano n’était jamais allé en Argentine. Les deux artistes n’ont pourtant pas mis longtemps à s’apprécier, à se comprendre, jusqu’à devenir amis. Une amitié profonde, vraie, longue et sincère. Comme s’ils avaient passé leur vie à marcher ensemble dans les rues de Mar Del Plata, à respirer les humeurs de ces quatre saisons de Buenos Aires qui ouvrent et ferment « Piazzolla Forever ». Etait-ce le sang du sud de l’Italie qui les rapprochait ? Une même façon de mêler jazz et musique classique ? Ou bien tout simplement l’amour de la vie ? Piazzolla avait reçu de Nadia Boulanger un précieux cadeau en forme de conseil qu’il offrit à son tour à Galliano : « Un musicien doit jouer la musique de sa terre. »
Pour ce disque, Richard Galliano s’est souvenu qu’Astor Piazzolla pouvait bousculer le rythme binaire du tango populaire. Qu’il n’avait jamais oublié l’émerveillement de son enfance new-yorkaise quand il écoutait au Cotton Club Ellington ou Calloway. Que derrière la musique de Piazzolla, on pouvait entendre des phrases mélodiques de Jean-Sébastien Bach.
Et l’accordéoniste-bondéoniste qui jazzifie tout ce qu’il joue, cette fois, interprète son ami avec fièvre, avec passion. Dans la revue américaine Play Boy, un journaliste, un jour, prétendit qu’écouter cette musique était très profitable avant de faire l’amour !
Avec Galliano-Piazzolla, pas de lamentation. Le mièvre, le mielleux n’ont rien à y faire. C’est une musique de souffrance, de joie et de colère qui doit se jouer « con rabia », avec rage. Une musique de vie et de mort.
Pour cette aventure commencée il y a près de deux ans à Paris aux Bouffes du Nord et qui triompha au Festival de Montréal ou lors de ce concert de Willisau, Richard Galliano a rassemblé des musiciens classiques chevronnés comme Henri Demarquette, Jean-Marc Phillips-Varjabédian ou Raphaël Pidoux. Ils jouent ces compositions avec une grande précision mais aussi une ferveur, des transes mélancoliques étirées jusqu’à l’improvisation.
La preuve est faite, s’il en était besoin : Astor Piazzolla est un des grands musiciens du siècle, il se situe dans le sillage des maîtres cités en exemple par Nadia Boulanger, Gershwin, Bartok, Stravinski, ceux qui, en mariant musique populaire et concertante, ont dépassé leur époque et leurs frontières.
« Piazzolla Forever » est un « tribute ». Richard Galliano y a mis tout son talent d’interprète, d’orchestrateur, de compositeur, tout l’amour et la reconnaissance qu’il porte à son ami Astor.
« Piazzolla Forever, une des plus hautes splendeurs de l’année discographique. »
Le Figaro
« Comme en transe, il nous emmène vers une extase subtile. »
Journal du Dimanche
« L’un de ses plus beaux albums. »
L’Express
1.Otono Porteno05:36 (Astor Piazzolla)
2.Invierno Porteno06:34 (Astor Piazzolla)
3.Sur:Regreso al amor06:30 (Astor Piazzolla)
4.Aconcagua - Concerto pour Bandoneon06:37 (Astor Piazzolla)
5.Milongua del angel05:58 (Astor Piazzolla)
6.Michelangelo 7003:27 (Astor Piazzolla)
7.Improvisation sur "Libertango"06:24 (Astor Piazzolla)
8.Laura et Astor03:23 (Richard Galliano)
9.Escualo03:18 (Astor Piazzolla)
10.Présentation du septet01:10
11.Verano Porteno07:49 (Astor Piazzolla)
12.Primavera Portena06:09 (Astor Piazzolla)
Richard Galliano : accordéon, bandonéon - Jean-Marc Philips-Varjabédian : violon solo - Lyonel Schmit : second violon - Jean-Marc Apap : violon alto - Raphaël Pidoux : violoncelle - Stéphane Logerot : contrebasse - Hervé Sellin : piano